Workshop Variété(s) de base et stades initiaux en L2

03
avr.
2025.
09h30
17h30
« Variété(s) de base et stades initiaux en L2 : un itinéraire naturel et universel ? »

salle de conférences

« Variété(s) de base et stades initiaux en L2 : un itinéraire naturel et universel ? »

Ce workshop aura lieu à Paris 3-4 avril 2025 (site de Pouchet).

CNRS, UAR Pouchet, 59, rue Pouchet, 75017 Paris, France, salle des conférences

(Practical information: http://www.pouchet.cnrs.fr/acces/)

 

Comité d’organisation : Sandra Benazzo (Paris 8 & SFL), Cecilia Andorno (U. Torino), Marion Blondel (CNRS & SFL), Christine Dimroth (U. Münster), Annie-Claude Demagny (CNRS & SFL), Marzena Watorek (Paris 8 & SFL).

Logistique: Julie Bordes, Hadrien Baudier, Ferdinanda Fiallos, Eleni Mitakou

Soutien financier: U. Paris 8, laboratoire SFL, réseau RéAL2, Università di Torino, Universität Münster

 

Description générale

Il y a environ 30 ans, l’étude comparative des parcours acquisitionnels en L2 observés chez des migrants adultes dans le cadre du projet ESF (Perdue 1993) a permis d’identifier quelques stades initiaux dans l’appropriation d’une langue nouvelle en milieu naturel. Le développement similaire attesté dans les données longitudinales d’apprenants représentant dix différentes combinaisons de LS/LC a été ainsi défini en termes d’une succession de variétés d’apprentissage (prébasique, de base, postbasique), chacune étant caractérisée par un répertoire linguistique et des règles combinatoires spécifiques (structure de l’énoncé à base nominale, verbale, etc.).

Un rôle crucial dans cette perspective est joué par la notion de « variété de base » (VB, Klein & Perdue 1997), un système linguistique formellement simple mais communicativement efficace, largement indépendant des spécificités des langues en contact, dans lequel des items lexicaux de la LC sont organisés sur la base de principes sémantico-pragmatiques tels que focus last/ agent first

C’est l’émergence des catégories morphosyntaxiques de la LC qui caractérise la transition vers les variétés postbasiques : pour les combinaisons de langues étudiées, il s’agit en particulier du marquage de la ‘finitude’, soit le développement d’oppositions fonctionnelles par la morphologie verbale et la restructuration de l’énoncé qui en découle (Dietrich et al. 1995; Perdue et al. 2002 ; Dimroth & Starren 2003 ; Hendriks 2005 ; Klein & Dimroth 2009 ; Becker 2012 ; Klein 2012).

Or, ces stades acquisitionnels ont été identifiés pour un certain profil d’apprenants, à savoir des migrants adultes avec un faible niveau de scolarisation qui apprenaient la LC en immersion. Bien qu’on se soit tourné vers ce public afin d’avoir un aperçu sur des tendances développementales ‘naturelles’, qui ne seraient pas influencées par des approches pédagogiques spécifiques, la question de leur validité dans d’autres situations d’apprentissage reste ouverte. Par ailleurs, l’échantillon de langues cibles considérées dans le projet ESF présente peu de variation typologique : il s’agit en majorité de langues germaniques (anglais, allemand, néerlandais et suédois), auxquelles s’ajoute le français, qui est la plus germanique des langues romanes (cf. van der Auwera & Patard 2015). On peut se demander si les traits typologiques des LCs ont influencé le développement attesté et jusqu’à quel point ce dernier refléterait des tendances ‘universelles’ dans l’acquisition d’une L2.

L’objectif de ce workshop est de discuter justement si et dans quelle mesure les propriétés centrales du développement identifiés dans les travaux mentionnés ci-dessus doivent être adaptées lorsqu’on considère des populations et situations d’apprentissage différentes. En poursuivant la réflexion entamée dans Benazzo, Dimroth & Andorno (2023), il serait intéressant de considérer par exemple l’impact d’une des variables suivantes, tout en sachant qu’il n’est pas toujours facile de les isoler :

- le milieu d’apprentissage : en particulier, peut-on observer l’émergence d’une VB malgré l’exposition à l’input didactique, qui peut rendre plus saillantes les structures morphosyntaxiques ?

- le background de l’apprenant et ses connaissances (méta)linguistiques : le niveau variable d’instruction, voire de littératie (et l’accès inégal à l’input écrit qui en découle), peuvent-il infléchir le les stades initiaux du parcours acquisitionnel ?

- le facteur de l’âge : peut-on observer l’émergence d’une VB chez les enfants qui acquièrent une L2 ?

- les propriétés typologiques de la langue cible : quels traits formels seraient typiques de la VB (et de la transition vers des variétés postbasiques) dans l’acquisition de LCs typologiquement différentes ?

- la proximité entre langues source et cible : le parcours acquisitionnel serait-il différent lorsque les deux langues en contact sont particulièrement proches, aussi bien au niveau typologique que génétique (par exemple, espagnol L1-italien L2) ?

De manière transversale, il se pose également la question de savoir si une organisation comme celle de la VB relève davantage d’un stade acquisitionnel ou plutôt d’un mode d’expression dans des conditions spécifiques de communication.

References

Becker A. 2012. Finiteness and the acquisition of negation. In M. Watorek, S. Benazzo & M. Hickmann (éds.) Comparative Perspectives to Language Acquisition: A tribute to Clive Perdue (pp. 54-72). Clevedon: Multilingual Matters.

Benazzo, S., Dimroth, C. & Andorno, C. 2023. Back to the Basic Variety: does it emerge only with specific learner profiles, environments and languages? In C. Granget, I. Repiso & G. Fon Sing (éds.). Language, creoles, varieties. From emergence to transmission (pp. 29-70). Berlin: Language Science Press. [on line: https://langsci-press.org/catalog/book/409]

Dietrich, R., Klein, W. & Noyau, C. (1995). The acquisition of temporality in a second language. Amsterdam: John Benjamins

Dimroth, C. & Starren, M. (éds.) 2003. Information structure, linguistic structure and the dynamics of language acquisition. Amsterdam: John Benjamins

Hendriks H. (éd.) 2005. The structure of learner varieties. Amsterdam: John Benjamins

Klein, W. & Dimroth C. 2009. Untutored second language acquisition. In W. C. Ritchie, & T. K. Bhatia (Eds.), The new handbook of second language acquisition (pp. 503-522). Bingley: Emerald.

Klein, Wolfgang & Perdue, Clive. 1997. The Basic Variety or: Couldn’t natural languages be much simpler? Second Language Research, 13(4). 301–347.

Perdue, Clive (ed.). 1993. Adult language acquisition: Cross-linguistic perspectives. Vol.1 & 2. Cambridge: Cambridge University Press.

Perdue, C., Benazzo, S. & Giuliano, P. 2002. When finiteness gets marked: the relation between morphosyntactic development and use of scopal items in adult language acquisition. Linguistics 40 (4), 849-890.

van der Auwera, J. & Patard, A. 2015. Le français, la plus germanique des langues romanes ? In L. Brems, R. Möller & L. Rasier (éds.) Faits de langue(s). Pour Michel Kefer à l’occasion de son 65ème anniversaire (9-17). Berlin: Epubli.

Programme 

9h30-9h40

Ouverture

9h40-10h20

Mocciaro E. (Masaryk U., Brno)

Morphosyntactic patterns in additional language development of plurilingual learners

10h20-11h00

Saddour I. (U. Toulouse 2)

Éclairages des modalités orale et écrite sur le développement de la morphologie verbale : Une étude longitudinale chez une apprenante syrienne de français L2

Pause café

11h30-12h10

Li G.  (U.Paris 8), Arslangul A. (Inalco) & Benazzo S. (U.Paris 8)

Itinéraires acquisitionnels en chinois L2 : les apports d’une langue cible typologiquement éloignée

12h10-12h50

Blondel M. (CNRS- U.Paris 8)

Les premières étapes dans l’acquisition L2 des langues des signes 

Pause déjeuner

14h30-15h10

Andorno C. &. Della Putta P. (U. Torino)

L’acquisition L2 de langues très proches : le cas des apprenants hispanophones de l’italien

15h10-15h50

Saturno J. (U.  Bergamo)

L’acquisition L2 de langues très proches : le cas des langues slaves

Pause café

16h20-17h00

Granget C. (U. Toulouse 2) & Repiso I. (U. Haute Alsace)

L’expression de l’asymétrie de contrôle en français L2 : le rôle négligé du principe « topic first »

17h00-17h30

Conclusions de la journée / C. Dimroth (U. Münster) & D. Véronique (U. Aix-Marseille)

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