16h00
Salle des thèses, Espace Deleuze, 1er étage du bâtiment A de l’Université Paris 8
Composition du jury
Marie-Anne SALLANDRE, Professeure, Université Paris 8, directrice de thèse
Gaëlle FERRÉ, Professeure, Université de Poitiers, rapporteure
Marion TELLIER, Professeure, Université Aix Marseille, rapporteure
Brigitte GARCIA, Professeure, Université Paris 8, examinateur interne - présidente du jury
Philippe MONNERET, Professeur, Université Lettres Paris-Sorbonne, examinateur externe
Résumé
Nous proposons une analyse sémantique et interactionnelle des liens tendus entre les gestes, les
regards, la mimo-gestuelle coverbale et asynchrone (non lexicalisés) chez les entendants avec les
signes chez les sourds.
Ainsi, nous souhaitons discuter de l’existence de racines communes entre la gestuelle des
entendants et les signes des langues des signes pour mettre en avant la pertinence de notre propos :
geste et signe ont une même genèse de processus d’iconicité linguistique, pour servir toute la
gestualité humaine dans le but d’incarner l’idée. C’est-à-dire que nous voulons parvenir à une
iconicité fondatrice sur laquelle les langues se sont formées, quelques soient les signifiants, vocaux
ou gestuels.
Les résultats d’analyses de corpus vidéo entre locuteurs entendants de langues différentes dans
l’exercice d’une explication d’un tour de magie nous permettent d’envisager des points de rencontre
qui prouvent l’existence de mécanismes analogues entre la gestuelle des entendants et la langue des
signes des Sourds, confortant la pertinence de notre propos d’une genèse de processus
d’iconicisation linguistique pour toute la gestualité humaine. Nous avons aussi la volonté de
clarifier le « mystère du code posturo-mimo-gestuel » en montrant que le geste humain, quel que
soit son incarnation (signe ou geste) est toujours présent lors d’une communication entre sourds ou
entre entendants. En effet, en revisitant la gestualité humaine nous soumettrons l’idée qu’elle n’est
pas un second temps, une substitution mais bien un acteur de premier plan qui structure le récit.
Enfin, nos analyses ont révélé qu’il existerait une zone de la pensée qui n’est pas en relation directe
avec la parole vocale, ce qui va à l’encontre de l’ensemble des études relatives aux gestes
coverbaux qui considèrent que le geste et la parole sont issus d’un seul et même système
communicationnel, appelé bimodalité. Ainsi, la parole et le geste semblent être issus de capacités
cognitives indépendantes fonctionnant simultanément et s’entrelaçant dans le temps.
Ce constat nous encourage à fonder le dessein que l’issue de ce travail pourra servir de base à une
méthode didactique qui inclura le geste/le signe pour ouvrir le champ d’une acquisition de la langue
des signes par des adultes. Cette méthode sera étendue en considérant le geste et le signe pour
impacter l’apprentissage d’une langue dite seconde.
La soutenance sera suivie d’un pot auquel vous êtes convié.