Langue, grammaire et genre [Anne ZRIBI-HERTZ / Heather BURNETT]

08
fév.
2021.
14h00
18h00
Langue, grammaire et genre [Anne ZRIBI-HERTZ / Heather BURNETT]

Lien de visioonférence :
https://zoom.us/j/97944599704?pwd=K21zNHl3LzJOOFBzRWErQ3R1ZHJPQT09
ID de réunion : 979 4459 9704

Anne ZRIBI-HERTZ (Université Paris 8/CNRS - SFL) "Grammaire et Genre"

Heather BURNETT (CNRS - LLF) "Démêler les effets des stéréotypes et le genre grammatical dans le biais masculin: Une approche expérimentale"

Les deux interventions seront suivies d’une discussion animée par Ora Matushansky (CNRS-Paris8) et Béatrice Fracchiolla (Université de Lorraine).

______
Résumé A. Hertz : Mon angle d'approche est qu’il faut distinguer la grammaire en tant que système formel, de ce que les locuteurs humains (grammairiens professionnels inclus) font avec ce système formel. Oui, bien sûr, le sexisme est présent dans les attitudes sociales, le langage et les interactions verbales, ainsi que dans certains discours sur la langue et la grammaire. Mais la grammaire formelle elle-même est idéologiquement neutre (et donc dépourvue de « sexisme », notamment).

Résumé H. Burnett : Dans cette conférence, nous faisons un survol de la littérature psycholinguistique sur l'interprétation du genre grammatical en français. Nous présentons un nouvel élément renforçant l’argument que le genre grammatical masculin en français crée un biais masculin dans l’interprétation de syntagmes nominaux référant aux humains allant au-delà des stéréotypes, qui pourtant jouent aussi un rôle. Notre argumentation se base sur un nouveau paradigme d’expériences psycholinguistiques qui oppose l’interprétation des phrases françaises où le marquage de genre est visible (comme (1a) et (1b)) avec des phrases où le marquage est neutralisé grâce à son contexte morpho-phonologique (1c).

(1) a. Le journaliste a appelé. / b. La journaliste a appelé. / c. L’incroyable journaliste a appelé.

De plus, nos expériences fournissent une nouvelle façon de quantifier la contribution du marquage de genre par rapport aux croyances des locuteurs et locutrices francophones, nous permettant ainsi d’observer plus finement les rapports entre langage, idéologies et discours genrés en français.